Cannabis

Effets et dangers du cannabis

Effets et dangers du cannabis
Les effets de la consommation de cannabis sont variables :
légère euphorie, accompagnée d'un sentiment d'apaisement et d'une envie spontanée de rire, légère somnolence. Les usagers de tous âges consomment généralement pour le plaisir et la détente.
Des doses fortes entraînent rapidement des difficultés à accomplir une tâche, perturbent la perception du temps, des sens, la perception visuelle et la mémoire immédiate, et provoquent une léthargie. Ces effets peuvent être dangereux si l'on conduit, si l'on utilise certaines machines.

Les principaux effets physiques du cannabis peuvent provoquer, selon la personne, la quantité consommée et la composition du produit :

    * une augmentation du rythme du pouls (palpitations);
    * une diminution de la salivation (bouche sèche);
    * un gonflement des vaisseaux sanguins (yeux rouges);
    * parfois une sensation de nausée.

Même si les effets nocifs du cannabis sur la santé sont, à certains égards, moins importants que ceux d'autres substances psychoactives, l'appareil respiratoire est exposé aux risques du tabac (nicotine et goudrons toxiques), car le joint est composé d'un mélange de tabac et de cannabis. Les risques respiratoires sont amplifiés dans certaines conditions d'inhalation (pipes à eau (bang), douilles).

Certains effets, souvent mal perçus par la population et les consommateurs, ont des conséquences importantes et révèlent l'existence d'un usage à problème, donc nocif :

       * difficultés de concentration, difficultés scolaires...
    * dépendance psychique parfois constatée lors d'une consommation régulière et fréquente : préoccupations centrées sur l'obtention du produit;
    * risques sociaux pour l'usager et son entourage liés aux contacts avec des circuits illicites pour se procurer le produit;

    * chez certaines personnes plus fragiles, le cannabis peut déclencher des hallucinations ou des modifications de perception et de prise de conscience d'elles-mêmes : dédoublement de la personnalité, sentiment de persécution. Ces effets peuvent se traduire par une forte anxiété.

Une dépendance psychique est parfois constatée lors d'une consommation régulière et fréquente : les préoccupations sont centrées sur l'obtention du produit. Un usage nocif de cannabis peut favoriser la survenue de troubles psychiques.


Cannabis et dépendance


L'usage répété et l'abus de cannabis entraînent une dépendance psychique moyenne à forte selon les individus. En revanche, les experts s'accordent à dire que la dépendance physique est minime. Toutefois, un usage régulier, souvent révélateur de problèmes, est préoccupant, surtout lorsqu'il s'agit de très jeunes usagers.

Originaire des contreforts de l'Himalaya, le cannabis (ou chanvre indien) a été utilisé par l'homme depuis des millénaires  en Extrême-Orient et au Moyen-Orient.                                                                                                                        
Il était cultivé pour ses fibres destinées à la fabrication de cordages, de papiers et de tissus, et sa résine était utilisée autrefois comme médication pour soulager les spasmes, les troubles du sommeil, la douleur.                        
Introduit en Europe au début du XIXème siècle par les soldats de Bonaparte et par des médecins anglais de retour des Indes, le cannabis fut utilisé en médecine pour le traitement des migraines, de l'asthme et de l'épilepsie.            
Aujourd'hui, les propriétés thérapeutiques du D 9 THC contre la douleur et les vomissements sont reconnues scientifiquement. Dans quelques États des États-Unis et en Grande-Bretagne, sa prescription est autorisée au cours des chimiothérapies anticancéreuses et pour certaines affections liées au sida.                                                      



Cannabis et cancer : des liens jusqu'alors trop peu étudiés

Etudier les liens entre cannabis et cancer suscite des controverses tant scientifiques qu'idéologiques. Ainsi, sa place dans les soins en cancérologie reste peu étudiée. Lors du congrès Eurocancer 2004, l'Association d'étude et de recherche des internes en oncologie (AERIO) tente de dépassionner le débat.

Décrit scientifiquement dès 1753, le cannabis a révélé peu à peu ses propriétés. Les scientifiques étudient aujourd'hui son principe actif le célèbre delta9 - tetra-hydrocannabinol (THC). A la clé : une meilleure compréhension des mécanismes pharmacologiques mais également la perspective de recherche dans des domaines différents, en particulier en cancérologie.


Facteur de risque ou agent antitumoral ?

Alors que la consommation de tabac régresse, celle du cannabis est en constante progression depuis plusieurs années. Outre ses effets immédiats (ivresse, excitation, erreurs d'appréciation de l'espace, hallucinations), l'usage répété de cannabis serait capable d'entraîner des conséquences psychiatriques et comportementales, révélant ou aggravant différentes maladies :
troubles psychotiques, troubles anxieux, schizophrénie, dépression…



Cancer cannabis

Mais le cannabis est-il un facteur de risque de cancer ou au contraire un agent antitumoral ?
Son implication dans la survenue du cancer du poumon est la plus souvent évoquée. Cependant, l'AERIO estime que "les différents produits de consommation doivent être considérés séparément. Ainsi, le cannabis fumé est mélangé avec du tabac, facteur confondant majeur pour ces études épidémiologiques. De même, les résines peuvent contenir différents produits carcinogènes le plus souvent non identifiés".
Considérant les cancers ORL des sujets jeunes, les études ne permettent pas d'apporter une réponse définitive quant à la toxicité propre du cannabis.

Une étude européenne récente n'avais pas mis en évidence de risque lié à sa consommation. Une équipe de chercheurs à enfin prouvé ces effets (cf article CLIQUEZ ICI)


A l'inverse, des travaux in vitro ont constaté dès 1970 une activité antiproliférative du THC(5,6) face à certains cancers. Confirmées depuis chez l'animal, ces données ont conduit à des études cliniques en cours de développement, en particulier pour la prise en charge du glioblastome (forme de tumeur cérébrale). Ainsi selon une récente étude publiée dans la revue Cancer Research, des dérivés cannabinoïdes seraient capables de détruire certains types de tumeurs en bloquant la croissance des vaisseaux qui les irriguent.


Des effets symptomatiques bien connus

Les applications du cannabis en tant qu'agent antitumoral constituaient ainsi jusqu'alors un domaine de recherche en cours. Cependant, la littérature scientifique est plus volubile quant à ses effets symptomatiques immédiats. L'AERIO rappelle ainsi que les cannabinoïdes ont démontré différentes activités :

  •     Inhibition des nausées et vomissements (des molécules sont actuellement en cours de développement clinique pour cette indication) ;
  •     Stimulation de l'appétit (utilisation approuvée pour la cachexie liée au sida) ;
  •     Analgésie (pouvoir antalgique habituellement considéré comme équivalent aux dérivés codéinés avec un possible effet combiné des cannabinoïdes avec les opiacés) ;
  •     Sédation, action anxiolytique, activité antidépressive.

Par ailleurs, d'autres études sont en cours sur la prise en charge de neuropathies périphériques, des syndromes myasthéniques ou de la sclérose en plaque.



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